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II. Principes méthodologiques

Les événements commémoratifs ne peuvent et ne devraient en aucun cas remplacer l’étude des événements du passé. Après tout, l’étude complète d’un sujet – qui implique un processus actif d’apprentissage dans le cadre du programme scolaire – et la commémoration d’événements historiques d’année en année, sont de nature très différente. Les rituels de commémoration, comme les cérémonies accompagnées d’évocations musicales, de la lecture de textes et de listes de noms de victimes, sont limités quant à leur portée, même s’ils sont pratiqués annuellement.

Il faut privilégier les activités axées sur les histoires de personnes réelles, dont les noms ou les visages ont été identifiés (par exemple, d’anciens habitants juifs d’une ville ou d’un quartier, d’anciens enseignants ou élèves d’une école) ou qui peuvent être retrouvées grâce aux recherches. En mettant l’accent sur les visages, les noms et la vie quotidienne des victimes de l’Holocauste, on rend une certaine dignité à ceux qui ont été assassinés. En présentant les victimes comme des êtres humains issus de communautés établies de longue date, plutôt que sous forme de statistiques de chambres à gaz et de charniers, les enseignants seront mieux à même de dresser le portrait multiculturel de la vie des Juifs entre les deux guerres.

Les enseignants devraient encourager leurs étudiants à faire preuve d’initiative et à prendre des responsabilités en assurant la coordination d’activités commémoratives interdisciplinaires, propres à leur âge, comprenant de la musique, du théâtre, de la littérature, de l’histoire, de la théologie, de la philosophie et d’autres disciplines. L’organisation de pièces, de lectures du nom des victimes et de textes des journaux qu’elles ont pu écrire, des visites proposées par les étudiants aux sites authentiques locaux, aux expositions et d’autres programmes, sont fortement conseillés.

Les journées de commémoration de l’Holocauste peuvent aussi être l’occasion pour l’ensemble de la communauté de l’établissement scolaire de se réunir pour une expérience didactique riche de sens. Les administrateurs de l’établissement scolaire, les professeurs et les étudiants pourraient profiter de cette journée pour évoquer des incidents provoqués par la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme dans leur environnement d’études, au cours de l’année écoulée.

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Le 27 janvier en Norvège, on décerne le prix annuel Benjamin, nommé d’après Benjamin Hermansen, la victime, à quinze ans, d’un meurtre perpétré par des néo-Nazis en 2001 pour des motifs racistes, à une école qui fait preuve d’un engagement prononcé dans la lutte contre le racisme au sein de l’établissement scolaire et de la communauté locale. Les initiatives prises par l’administration scolaire, les professeurs, les élèves et les parents, visant à promouvoir la tolérance, sont reconnues au cours d’une cérémonie rehaussée de la présence du ministre de l’éducation.
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Les contextes élargis de l’Holocauste

L’Allemagne national-socialiste a organisé un mécanisme bureaucratique de destruction systématique et massive de la population juive en Europe. Cette véritable machine à tuer qui a non seulement assassiné des millions de personnes mais aussi utilisé leurs restes à des fins industrielles, a marqué un tournant dans l’histoire de l’humanité.

Le caractère unique de l’Holocauste a des implications universelles pour l’avenir. En leur enseignant l’Holocauste et aussi d’autres génocides, les étudiants seront sensibilisés au fait que de tels crimes pourraient se reproduire, à l’encontre des Juifs ou d’autres personnes, perpétrés par des êtres humains sur d’autres êtres humains ; pas nécessairement de la même manière, mais de façon similaire. Ils apprendront la responsabilité qui incombe aux hommes et aux femmes dans les sociétés civiles, de s’exprimer, de prévenir et de mettre un terme à un génocide, quel que soit le lieu sur terre où il est commis.

On pourrait confier aux étudiants la tâche de rechercher les génocides et les crimes contre l’humanité et d’écrire aux parlementaires, aux hommes politiques, au clergé et à d’autres dirigeants pour leur parler des leçons à tirer de l’Holocauste, des dangers du totalitarisme, ainsi que leur rappeler ces messages didactiques visant à prévenir toute forme de génocide dans le futur. En effet, les étudiants pourraient par exemple s’adresser au Committee on Conscience (Comité pour la Conscience) du United States Holocauste Memorial Museum crée en 1979 par la Commission du Président des Etats-Unis pour l’étude de l’Holocauste. Lorsque cette Commission a recommandé l’instauration d’un mémorial vivant pour les victimes de l’Holocauste, elle a déclaré qu’aucune problématique « n’était aussi difficile à définir ou aussi urgente que la nécessité de veiller à ce qu’une agression aussi totalement inhumaine que l’Holocauste – ou quelque version partielle de celle-ci, quelle qu’elle fût – ne se reproduise jamais. »4 

En expliquant comment les Juifs ont été persécutés, les étudiants seront mieux à même de saisir ces événements. Il faut toutefois garder à l’esprit que même si les Juifs ont été d’emblée la cible des National-Socialistes et de leurs collaborateurs, d’autres groupes de victimes ont également souffert, comme les Roms et les Sinti; les homosexuels; les Témoins de Jéhovah; les Polonais; les prisonniers de guerre russes; les Communistes et d’autres encore. Le sort des Roms et des Sinti (qui étaient aussi considérés comme appartenant à une race inférieure par les National-Socialistes) sous le régime national-socialiste, n’a pas fait l’objet de commémorations importantes. Leur mémoire doit être honorée au même titre que celle des autres victimes de l’Holocauste.

 

  • 4. Pour en savoir plus, consultez: http//:www.ushmm.org

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La commémoration de la liquidation des Zigeunerlager (“Camp tzigane”) à Auschwitz-Birkenau, le 2 août 1944, a été déclarée Journée de commémoration de l’extermination des Roms et des Sinti depuis 1997. En juillet 2005, le centre communautaire des Roms, DROM, de Kumanovo dans l’ancienne république yougoslave de Macédoine, a organisé une initiative de sensibilisation du public axée sur l’histoire et les souffrances des Roms et des Sinti au cours de la deuxième guerre mondiale. Les activités de commémoration comprenaient une conférence sur l’histoire, une exposition, la lecture de poèmes, des pièces de théâtre et de la musique dont l’objectif était de mettre en valeur la culture Rom et Sinti, leur histoire et leur identité ainsi que la persécution de ceux-ci au cours de la deuxième guerre mondiale. Ils ont également publié une brochure présentant l’histoire personnelle d’une victime Rom des camps d’extermination nazis. Des personnalités officielles et de hauts dignitaires présents ont souligné l’importance de sensibiliser l’opinion publique au sort des Roms et des Sinti au cours de la Seconde Guerre mondiale.12
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