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Massacre des Juifs d'Europe de l'Ouest

Au printemps 1942, les nazis commencent à déporter les Juifs d'Europe centrale et de l'Ouest vers les camps d'extermination. Les opérations de déportation sont conduites par le Département des Affaires juives de la SS, dirigé par Adolf Eichmann. La procédure, destinée à tromper les victimes, est généralement similaire d'un endroit à l'autre. Dans la plupart des cas, c’est la police locale – les forces françaises, néerlandaises ou belges par exemple – qui procède aux déportations.
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Lors de la mise en place de leur politique antijuive en Europe de l'Ouest, les Allemands agissent avec prudence, usant de ruses et de subterfuges. Il est difficile d'identifier les Juifs vivant dans ces régions ; la plupart d'entre eux ne se distinguent du reste de la population ni par leur apparence ni par leur mode de vie. Dans certains pays occidentaux, la population civile considère la politique nazie comme une politique d'occupation et s'identifie ouvertement aux Juifs persécutés.

Allemagne

En septembre 1939, lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, près de la moitié des 500 000 Juifs qui résidaient en Allemagne en 1933 vivent encore dans le pays. La majorité d'entre eux sont âgés. La fermeture de la plupart des organisations juives d'Allemagne suite au pogrom de la Nuit de cristal, a porté un coup fatal à l'infrastructure sociale et culturelle de la communauté. Les Juifs restés en Allemagne se retrouvent quasiment sans ressources. Beaucoup ont dû quitter leur foyer et s’entasser dans des « maisons juives ». En 1940, des milliers de Juifs sont déportés vers la Pologne ou la France. En octobre 1941, les Juifs d'Allemagne sont astreints au port de l'étoile jaune et les déportations vers les ghettos et les sites d'extermination de l'Est commencent. Près de 34 000 des Juifs allemands ayant passé la guerre dans les territoires contrôlés par les Nazis survivront à la Shoah.

France

Le soutien apporté par le gouvernement de Vichy à l'Allemagne se manifeste par l’adoption de lois anti-juives en octobre 1940 et en juin 1941. Ces lois identifient les Juifs, les isolent de la société française, les privent de leurs moyens de subsistance, conduisent à l'internement d'un grand nombre d'entre eux et imposent l'enregistrement de leurs noms par la police. En juillet 1941, le régime de Vichy entreprend la confiscation massive des biens juifs, entreprises et bâtiments compris.

Tout au long de l'occupation, l'autorité bureaucratique du gouvernement français s'applique en pratique dans toute la France, même après la prise de contrôle par l'Allemagne de l'ensemble du pays en novembre 1942. Les Allemands bénéficient d'une aide considérable de la part des Français dans l'exécution de leurs plans. En avril 1942, Pierre Laval est nommé à la tête du gouvernement. Il adhère à la politique de coopération totale avec les Allemands. Au mois de mai, Louis Darquier de Pellepoix est nommé à la direction, en France, du Commissariat général aux questions juives. Il collabore avec les nazis en déportant les Juifs de France vers les camps d'extermination. Entre 1942 et l'été 1944, près de 76 000 des 330 000 Juifs de France, sont déportés à Auschwitz. Il y a parmi eux 11 400 enfants.

Belgique

En Belgique, la concentration des Juifs débute en juillet 1942 dans le camp de transit de Malines (Mechelen). Les « éléments asociaux » et les ressortissants étrangers sont d'abord raflés avant d'être déportés à Auschwitz au mois d'août. Grâce à l'intervention de la reine mère Élisabeth et d'autres, la déportation du petit nombre de Juifs qui possèdent la nationalité belge est suspendue pour un an. En septembre 1943 cependant, de nouvelles déportations vers Auschwitz incluent des Juifs natifs de Belgique. Les déportations se poursuivent, même après le débarquement des Alliés en Normandie. Le peintre d’origine allemande Felix Nussbaum fera partie des déportés du dernier convoi, au cours de l’été 1944. Près de 29 000 des 65 000 Juifs de Belgique périront pendant la Shoah.

Hollande

À la fin de l'année 1941, afin de camoufler les préparatifs effectués en vue de la déportation des Juifs, les autorités allemandes informent le Conseil juif (Joodse Raad) de l'ouverture de camps de travail pour les Juifs. En janvier 1942, l'expulsion des Juifs hollandais de leurs domiciles commence. Ils sont d'abord envoyés du littoral à Amsterdam, au camp de Westerbork. À partir de janvier 1943, les Juifs hollandais sont aussi déportés dans un nouveau camp situé près de la ville de Vught. En juillet 1942, commence la déportation à Auschwitz des Juifs hollandais internés au camp de Wersterbork, auxquels on a fait croire qu’on les envoyait dans des camps de travail en Allemagne. La majorité des membres de l'administration municipale hollandaise, des cheminots et des forces de police aident à la déportation des Juifs vers les camps d'extermination. Les derniers convois de déportés juifs quittent la Hollande en septembre 1944 à destination d’Auschwitz, de Theresienstadt et de Bergen-Belsen. Près de 107 000 des 140 000 Juifs de Hollande périront, soit environ 80% des Juifs qui vivaient en Hollande au moment de l'arrivée des Allemands.

Italie

Suite à la capitulation de l'Italie en septembre 1943, les Juifs italiens qui résident dans les zones occupées par l'Allemagne se retrouvent eux aussi inclus dans le périmètre d'application des lois raciales. De septembre 1943 à janvier 1944, 3 110 Juifs au moins sont déportés à Auschwitz et 2 224 d'entre eux sont assassinés. 4 056 autres sont déportés entre février et décembre 1944. Près de 12 000 des 44 500 Juifs vivant en Italie à l'époque de l'occupation allemande seront déportés à Auschwitz.

Norvège

Lorsque les Allemands envahissent la Norvège en avril 1940, la population juive s’élève à 1 700 âmes. En juin 1941, suite à l'invasion allemande de l'Union soviétique, de nombreux Juifs sont arrêtés dans le nord de la Norvège. En octobre 1942, débutent des arrestations massives visant l'ensemble des Juifs norvégiens. 763 Juifs norvégiens sont envoyés dans les camps d'extermination et 739 y sont assassinés, principalement à Auschwitz. 23 Juifs norvégiens périssent sur le sol de Norvège et près de 900 Juifs s'enfuient vers la Suède avec l'aide de la résistance norvégienne.

Danemark

Au moment de l'invasion allemande en avril 1940, la population juive au Danemark s'élève à 6 000 personnes environ. Il y a parmi elles près de 1 500 immigrants étrangers qui ne possèdent pas la nationalité danoise. Les Allemands reportent la mise en oeuvre de la Solution finale au Danemark, à la fois pour préserver leurs relations avec le gouvernement danois et en raison du nombre peu élevé de Juifs vivant dans le pays. Le 1er octobre 1943, les Allemands commencent à arrêter les Juifs. De nombreux Danois, issus de toutes les couches de la société, aident les Juifs à se cacher et à gagner la Suède par voie maritime. En l'espace de trois semaines, près de 7 200 Juifs sont transférés en Suède. 500 Juifs environ seront appréhendés et déportés à Theresienstadt. Grâce aux pressions exercées par le gouvernement danois, les Juifs du Danemark internés à Theresienstadt ne seront pas déportés à Auschwitz et seront renvoyés au Danemark avant la fin de la guerre. La résistance des Danois face aux discriminations subies par les Juifs et à l'internement de ces derniers, le sauvetage des Juifs transportés clandestinement vers la Suède et la protection des Juifs déportés à Theresienstadt témoignent tous du sens civique et moral exceptionnel dont les Danois firent preuve pendant la Shoah.