« N'oublie pas que tu dois survivre »

Dernières lettres de la Shoah : France

Présentation

« N'oublie pas que tu dois survivre et n'oublie pas de rester juive, tout autant qu’un être humain »

Aron Liwerant, Drancy, le 3 mars 1943

Tels sont les derniers mots écrits par Aron Liwerant à son aînée, Berthe, au départ de Drancy. Les derniers mots d'un père à sa fille juste avant d'être envoyé à la mort. Peu après, il ralliait le camp d'extermination de Majdanek, dans un wagon à bestiaux. Quelques phrases en yiddish pour consoler, encourager, guider avant le saut vers l'inconnu, mais aussi partager l'espoir et la confiance de se revoir bientôt, sains et saufs.

Les Archives des Yad Vashem abritent des milliers de lettres personnelles, envoyées par des femmes, des hommes, des enfants juifs à leurs proches ou connaissances. Des missives poignantes qui décrivent les souffrances des Juifs au quotidien, les épreuves loin des leurs, les décisions décisives pour leur survie, y compris celles prises par des parents obligés de se séparer de leurs enfants.

Dernières lettres de France : 1943-1944

A travers cette mini-exposition, nous avons choisi de vous en présenter quatre, écrites et envoyées en France. Trois sont rédigées en français, la quatrième en yiddish. Aucun de leurs auteurs n'a survécu. Léo Cohn, leader des Eclaireurs Israélites de France a été assassiné à Auschwitz ; Aron Liwerant a trouvé la mort à Majdanek ; Marianne Cohn, résistante, a été torturée et brutalement assassinée par des miliciens français à Annemasse ; Rosette Bomblat a péri à Auschwitz, peu de temps avant la libération du camp.

Rédigées à l'aube de la mort, et se voulant pourtant signe de vie pour les destinataires, ces mots manuscrits constituent l'ultime vestige personnel de ces victimes de la Shoah : leur écriture.

Ces quatre lettres, agrémentées de photos de leurs auteurs et destinataires apportent un nouvel éclairage sur la Shoah en France et documentent le quotidien des Juifs, en zone nord ou sud, à cette époque.

Lettres

3 mars 1943

Convoi de déportation, France

« N'oublie pas de rester juive, tout autant qu’un être humain »


Entrer

10 juin 1943

Drancy, France

« J’espère que les choses ne seront pas pires qu’à Drancy »


Entrer

26 juillet 1944

Drancy, France

« Comme j’aurais voulu être auprès de toi »


Entrer

Fin juin ou début juillet 1944

Prison du Pax, Annemasse, France

« Et bien amicalement à tous. A bientôt ? »


Entrer