
Photo 4613/938 des archives de Yad Vashem


Photo 4613/404 des archives de Yad Vashem


Certains de ces partisans sauvèrent des Juifs réfugiés dans les forêts et les protégèrent des Allemands.
Photo 3271/72 des archives de Yad Vashem


Quelques convois connaîtront une fin tragique et entraîneront la perte d'enfants et de jeunes héroïnes comme Mila Racine ou Marianne Cohn. Georges Loinger faisait également partie du réseau Garel.
© Claude Truong-Ngoc / Wikimedia Commons


Au cours de l’été 1943, Mila se voit attribuer le commandement d'un groupe de résistants du Mouvement de jeunesse sioniste (MJS) à Saint-Gervais dans la zone d'occupation italienne. Mila vient en aide à des centaines de familles qui ont fui avec leurs enfants dans cette zone. Elle appartient à un groupe de résistants qui fait passer des enfants clandestinement en Suisse. Le dernier convoi qu'elle accompagne comprend trente enfants de la ville de Nice. Une patrouille allemande arrête les membres du groupe dans la nuit du 21 octobre 1943 et les emprisonne à Annemasse. Mila est torturée mais ne révèle aucune information. Elle est déportée à Ravensbrück puis à Mauthausen où elle sera tuée par un bombardement allié visant le camp à la veille de la Libération.
Photo 119DO7 des archives de Yad Vashem


Membre d'un groupe de résistance juive, Marianne Colin Cohn est arrêtée par les Allemands le 31 mai 1944 alors qu'elle essaie de franchir la frontière suisse avec un groupe d'orphelins âgés de 4 à 16 ans.Marianne est envoyée à la prison du Pax et sauvagement torturée, mais ne révèle pas les noms de ses supérieurs. Ses geôliers ne peuvent prouver qu'elle est juive car elle possède des faux papiers au nom de Marianne Colin. Dans les lettres qu'elle envoie de la prison d'Annemasse, elle exprime sa vive inquiétude pour les enfants.Elle est exécutée par les Allemands le 8 juillet 1944. Les enfants qui avaient été arrêtés avec elle seront sauvés grâce à l'intervention de Jean Deffaugt, maire d'Annemasse et de ses collègues de la résistance juive. Le convoyage clandestin d’enfants vers la Suisse se poursuivra jusqu'au printemps 1944 et permettra de sauver près de 1 600 enfants.
Photo 2921/104 des archives de Yad Vashem


Les enfants avaient été arrêtés en essayant de franchir la frontière vers la Suisse avec deux guides. Grâce à l'intervention de monsieur Deffaugt, maire d'Annemasse et de la résistance juive, ils seront libérés de la prison du Pax et survivront à la Shoah.
Photo 7646/19 des archives de Yad Vashem


Le 19 avril 1943, un jeune médecin juif du nom de Youra Georges Livchitz et deux de ses camarades non-juifs, Jean Franklemon et Robert Maistriau, mirent au point d’eux-mêmes une opération consistant à arrêter un train de déportation et à tenter de libérer les Juifs enfermés à l'intérieur de celui-ci. Ils choisirent le vingtième convoi du camp de transit au départ de Malines et à destination d'Auschwitz Birkenau, qui avait à son bord 1 631 Juifs. Youra arrêta le train et menaça le conducteur de son pistolet. Maistriau ouvrit les portes de l'un des wagons et dix-sept Juifs s'en échappèrent, tandis que les gardes allemands tiraient. Ce fut le seul cas d'attaque d'un train de déportation durant la guerre. En 1944, les trois résistants furent arrêtés. Jean et Robert survécurent à la déportation. Youra fut jugé et exécuté en février 1944 à Breendonk, en Belgique.
Photo 7222/32 des archives de Yad Vashem


Brigitte Kinter a fait don de la photo à Yad Vashem.
Code d'archive: 9006/1


Huguette Wahl, née à Paris en 1914 et connue sous le nom d'Odile Varlet, fut active dans la Résistance juive en France pendant la Seconde Guerre mondiale : entrée à l'O.S.E. (Œuvre de secours aux enfants) ; travail pour l'O.S.E. en tant qu’assistante sociale ; activités au sein du réseau Moussa Abadi ; arrestation à Nice en 1943, déportation à Auschwitz le 23 septembre 1943 ; vie du camp et torture ; mort à Auschwitz.
Photo 7646/84 des archives de Yad Vashem







Collection d’objets de Yad Vashem
Prêt de Judith (Geller) Marcus, Petah Tikva, Israël

- Fiches du réseau français de sauvetage d'enfants Abadi
- Liste des enfants juifs cachés en Belgique par le Comité de défense des Juifs pendant l'Occupation
- Liste de fausses identités choisies pour fabriquer de faux papiers
- Faux documents fabriqués par Gryn pour les besoins de ses activités clandestines
La Shoah remet en question les normes sociales établies, les valeurs et les rapports entre les gens. Elle entraîne un affaiblissement des liens de solidarité au sein de la société juive. Dans un contexte où chaque Juif est l'objet de persécutions et de menaces de destruction, l’instinct de survie devient prédominant. Pourtant, malgré ces conditions, de nombreux Juifs risquent leurs vies pour sauver d'autres Juifs – tant des membres de leur famille que de parfaits inconnus. Plus d’une fois, ils laissent passer une chance de s'enfuir afin d'aider d'autres Juifs.
Des organisations juives tentent de sauver des Juifs en les faisant sortir clandestinement des camps, en versant pour eux des rançons, en les plaçant dans des institutions pour enfants ou chez des particuliers, ou en organisant leur émigration au départ des pays se trouvant sous la domination des nazis et de leurs collaborateurs. Toutes ces stratégies sont largement employées en Belgique et en France. En Belgique, le Comité de Défense des Juifs (CDJ) prend la responsabilité du sauvetage des enfants juifs, les cachant souvent dans des institutions catholiques. La création du CDJ, qui réunit des Juifs de toutes sensibilités politiques, est un immense exploit. Le CDJ met en place un réseau sophistiqué de cachettes pour les enfants juifs. Il dispose aussi d’un service de fabrication de faux papiers. Le CDJ travaille en étroite collaboration avec des organisations non juives et permettra au total le sauvetage de près de 4 000 enfants.
En France, le sauvetage des enfants juifs est pris en charge par les Eclaireurs Israélites de France (les EIF) et l'Oeuvre de Secours aux Enfants (OSE). Suite aux rafles massives effectuées par la police française en zone non occupée en août 1942, les EIF établissent un service social clandestin, du nom de la Sixième, qui se transforme en organisme de sauvetage. Ils procurent de fausses cartes d'identité aux enfants juifs, les placent en sûreté dans des maisons ou les font passer en Suisse ou en Espagne. Le travail de l'OSE est, lui aussi, remarquable. Les terribles évènements de l'été 1942 transforment l'OSE de manière irréversible, d'un groupe de maisons d'enfants en un réseau illégal de sauvetage. Le docteur Joseph Weill, directeur des services médicaux de l'OSE, engage Georges Garel, un ingénieur juif lié à la cellule de résistance « Combat », pour commencer à faire sortir les enfants juifs des maisons d'enfants de l'OSE et à les disperser dans des institutions chrétiennes ou dans des familles. Garel travaille en étroite collaboration avec Andrée Salomon pour identifier et localiser des organisations chrétiennes disposées à prendre en charge des enfants juifs. Le réseau Garel protège les enfants en leur délivrant de faux papiers, leur fabriquant ainsi de nouvelles identités. Cela se fait souvent en coopération avec la Sixième, la cellule de résistance des EIF. A la Libération, celle-ci aura réussi à sauver 5 000 enfants juifs.
Des Juifs vivant sous des identités d’emprunt réussissent à sauver d'autres Juifs en les aidant à se cacher, en leur transmettant des informations, en les faisant passer clandestinement dans des régions situées à l’extérieur de la sphère d’influence nazie et en obtenant pour eux des faux papiers attestant qu'ils sont ouvriers ou manœuvres, chrétiens, et indispensables à l'économie de guerre allemande. Certains Juifs tentent de retarder et d'empêcher la déportation des Juifs vers les camps de la mort en négociant avec de hauts responsables nazis ou avec des régimes collaborant avec les nazis. Des Juifs vivant dans les ghettos et les camps de concentration établissent des organismes d'entraide sociale qui viennent en aide aux orphelins juifs ou à d'autres personnes ayant des besoins particulièrement criants. De nombreux Juifs seront ainsi sauvés de la mort.