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Résistance juive armée en France, Belgique et Afrique du Nord

Les Juifs résidant en France sont fortement impliqués dans la résistance armée contre Vichy et les nazis. Au cours de l'automne 1940, la première cellule de résistance juive française est créée.
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France

Il s’agit d’une organisation militaire clandestine du nom de La Main forte. Son objectif ultime est de mettre sur pied une force de combat internationale capable à terme de conquérir la Palestine et de la reprendre aux Anglais. La Main forte devient rapidement l'Armée juive. Ses dirigeants sont issus de différents groupes sionistes (notamment religieux, socialistes et nationalistes). Au départ, l'Armée juive n'est pas liée aux mouvements de résistance française. Dès sa création, elle prône la lutte armée. Elle mène des attaques contre des informateurs français qui collaborent avec la Gestapo. Son quartier général se trouve à Toulouse mais elle met également en place d'autres cellules à travers la zone non occupée. Elle est particulièrement active à Lyon, Grenoble et Nice.

Au fil du temps, des membres du Mouvement de la jeunesse sioniste (MJS) commencent à adhérer à l'Armée juive. Finalement, un certain nombre de non-sionistes, dont des membres des EIF (Éclaireurs israélites de France) rejoignent les rangs de l'organisation. À la fin de  l'année 1943, l'Armée juive crée une section de maquisards dans le Tarn, où elle a créé des liens avec les résistants français locaux, dont l'Armée secrète. Au début de l'année 1944, les combattants de l'AJ, qui opèrent dans la région de la montagne Noire dans le Tarn, adoptent le nom de Troupe Trumpeldor, en hommage au héros sioniste. Au printemps 1944, l'Armée juive noue des relations plus étroites avec les Forces françaises de l'Intérieur (FFI). Elle prend le nom d’Organisation juive de combat (OJC) et est officiellement reconnue comme mouvement de résistance français (FFI). L'Armée juive participe également au soulèvement général contre les Allemands au printemps et à l'été 1944. Au cours de l'Occupation, 1 952 Juifs prêteront allégeance à l'Armée juive.

Dans la zone occupée, la résistance armée s’intensifie au cours de l'été 1941, suite à l'invasion allemande de l'URSS, qui conduit les communistes français à mener une résistance active contre les Allemands. La résistance au sein du parti communiste français comprend une section juive, le FTP-MOI. Ses membres adoptent la lutte armée contre les Allemands, organisant régulièrement des actes de sabotage et des attentats. Les autorités cherchent à mettre un frein aux activités du FTP-MOI et font arrêter et exécuter des résistants. Malgré les pertes, au milieu de l'année 1943, le FTP-MOI réalise encore une quinzaine d'attaques armées par mois. En septembre 1943, le « réseau Manouchian »  du FTP-MOI orchestre l'assassinat de Julius von Ritter, l'administrateur allemand chargé de recruter des travailleurs français pour les envoyer en Allemagne. Suite à cela, Himmler décide de faire du démantèlement du FTP-MOI une priorité. Au cours des semaines qui suivent, la Brigade spéciale capture soixante-douze hommes et femmes du FTP-MOI. Les noms et les photographies de dix d'entre eux, arrêtés et jugés pour actes de résistance, apparaissent sur la célèbre « Affiche rouge » qui est placardée dans tout Paris.

 

Belgique

En Belgique, les Juifs prennent part à la résistance armée dans le cadre de cellules de résistance nationales ou spécifiquement juives. Le Front de l'indépendance (FI) est l'organisation cadre de la résistance belge qui fédère l'Armée belge des partisans et le Comité de défense des Juifs (CDJ). L'Armée belge des partisans est la branche armée du FI et compte dans ses rangs un nombre disproportionné de Juifs, pour la plupart communistes.

La résistance armée débute vers la fin de l'année 1941 avec des actes de sabotage. Au milieu de l'année 1942, l’intensité des persécutions visant la population juive de Belgique conduit cependant à un changement de stratégie. En juillet 1942, des membres d'un bataillon basé à Bruxelles font une descente dans les bureaux de l'Association des Juifs en Belgique (AJB) et détruisent tous les registres des Juifs devant être envoyés à l'Est pour travailler. Un mois plus tard, ils font assassiner Robert Holzinger, l'administrateur AJB chargé du recrutement de main-d’œuvre juive. Les Juifs de l'Armée belge des partisans mènent à bien quelques opérations remarquables comme le déraillement, le 19 avril 1943, d'un train de déportés juifs à destination d'Auschwitz, ce sera la seule opération de ce genre à être menée pendant la Shoah. Des partisans juifs participent à de multiples activités de sauvetage en Belgique, en collaboration avec l'Église et d'autres organismes.

 

Afrique du Nord

La résistance juive joue un rôle prépondérant dans la libération de l'Afrique du Nord, qui débute en novembre 1942. José Aboulker, un étudiant en médecine âgé de 22 ans, évincé de l'école de médecine à cause du Statut des Juifs, devient l'une des figures emblématiques de la résistance. Il fait de la maison de son père, Henri Aboulker, le foyer des activités de résistance à Alger et recrute des membres issus de milieux très divers. Aboulker et son équipe de 400 résistants juifs, sont depuis longtemps en contact avec les Américains, auxquels ils prêtent main-forte pour planifier les débarquements. Dès le lancement de l'Opération Torch en novembre 1942, Aboulker et les membres de son réseau réussissent à prendre le contrôle de tous les bâtiments d’importance stratégique à Alger.