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Le mémorial érigé en hommage au village de Nieuwlande

Un sauvetage collectif unique en son genre eut lieu dans le village néerlandais de Nieuwlande. En 1942 et 1943, les habitants du village décident que chaque foyer cachera une famille juive ou au minimum un Juif. Etant donné la nature collective de l’opération, le village ne court pas de grand danger : tous les habitants du village étant complices du « crime », ils n’ont pas à craindre d’être dénoncés. Les 117 habitants du village seront tous reconnus comme « Justes parmi les Nations ».

Johannes Post et Arnold Douwes font partie des meneurs de l’opération. Douwes, qui est fils de pasteur, a été entraîné dans la résistance par Johannes Post, un fermier et conseiller municipal du village. Post n’a jamais eu beaucoup affaire aux Juifs ou au judaïsme, mais lorsque les premières mesures antisémites sont instaurées, il se lance à corps perdu dans les efforts destinés à aider les Juifs en fuite. Douwes prendra finalement sa suite. Des Juifs ayant reçu l’ordre de se présenter à Westerbork lui sont envoyés par la résistance. A son tour, il écume la campagne à la recherche de familles pouvant les abriter. Douwes procure en outre aux fugitifs de la nourriture, de nouveaux papiers d’identité et un soutien financier.

L’arbre planté en hommage à Arnold Douwes se trouve juste en face de l’entrée du Musée d’histoire de la Shoah, au début de l’allée des Justes parmi les Nations. Le 18 juin 1988, un monument en l’honneur du village de Nieuwlande a été inauguré à Yad Vashem, il est situé sur le chemin menant à la Vallée des communautés et au jardin des Justes.

Le mémorial érigé en hommage au village du Chambon-sur-Lignon

Le Chambon-sur-Lignon est un village protestant situé en Haute-Loire, dans le sud de la France. Durant la Seconde Guerre mondiale, il devient un refuge pour les Juifs qui fuient les nazis et leurs collaborateurs français.

Les Chambonnais cachent des Juifs chez eux, leur fournissent de faux papiers d’identité et des cartes de rationnement et les aident à passer la frontière pour trouver refuge en Suisse. Forts de leur passé de minorité protestante persécutée au sein de la France catholique et de leur empathie pour les Juifs, peuple de l’Ancien Testament, les habitants du Chambon, entraînés par leur pasteur André Trocmé et sa femme Magda et inspirés par leur exemple, décident d’agir, animés par la conviction qu’il est de leur devoir d’aider leurs « prochains » dans le besoin.

Les Chambonnais se refuseront à être considérés comme des héros. Ils disent en effet : « Cela devait être fait et il s’est trouvé que nous étions là pour le faire. Aider ces gens était la chose la plus naturelle qui soit. » Après la rafle et la déportation des Juifs de Paris en juillet 1942, le pasteur Trocmé s’adresse à ses paroissiens en ces mots au cours du sermon : « L’Eglise chrétienne devrait se mettre à genoux et demander pardon à Dieu de son incapacité et de sa lâcheté actuelles ».

Les American Friends (Quakers) et d’autres organismes protestants prêtent assistance au Chambon pour mettre en place des maisons d'accueil pour les enfants dont les parents ont été déportés. A la tête de l’une de ces maisons se trouve Daniel Trocmé, un jeune cousin du pasteur Trocmé. En juin 1943, « ses » enfants et lui sont arrêtés et déportés vers l’Est. Daniel Trocmé mourra à Majdanek.

Les Trocmé ont été reconnus par Yad Vashem comme Justes parmi les Nations ; un arbre a été planté en hommage à André et Majda Trocmé, juste en face de l’entrée du Musée d’histoire de la Shoah, au début de l’allée des Justes. Un autre arbre a été planté en hommage à Daniel Trocmé. Près de 40 personnes du village du Chambon sur Lignon se sont vues décerner le titre de Juste. Sur le chemin conduisant à la Vallée des communautés et au jardin des Justes, un petit jardin et une plaque ont été dédiés aux habitants du Chambon sur Lignon.

L’arbre planté en hommage à la résistance danoise

L’histoire du sauvetage des Juifs danois en octobre 1943 est unique en son genre. Durant les premières années de l’occupation allemande, aucune loi anti-juive n’est promulguée et la situation des Juifs danois ne connaît pas de changement majeur. L’Allemagne nazie veut encourager le Danemark à coopérer et sait que le ciblage et la persécution des Juifs danois entraîneront un vaste mouvement d’opposition. A l’automne 1943 pourtant, suite à une forte augmentation des grèves et des actes de sabotage contre l’occupation, la politique allemande prend un nouveau virage et des préparatifs sont entrepris pour « débarrasser » le pays de ses 7 800 Juifs. La nouvelle de l’imminence d’une rafle se répand et les Juifs, avertis, se réfugient dans des cachettes et des ports de pêche, à partir desquels ils sont conduits jusqu’en Suède. Des chercheurs ont montré qu’en essayant de se débarrasser des Juifs sans provoquer de trop vive opposition, le plénipotentiaire du Reich au Danemark avait fait un compromis et que les autorités n’avaient pas essayé de ce fait d’empêcher la fuite vers la Suède dont elles avaient pourtant été informées. Les navires allemands recevront en fait l’ordre de rentrer au port afin de faciliter le transfert. Les Danois qui choisissent d’aider les Juifs ignorent pourtant tout cela et agissent avec la conviction qu’un grave danger est à craindre. La résistance danoise se joint à leurs efforts et grâce à la proximité avec la Suède, 7 200 Juifs et près de 700 de leurs proches non juifs sont conduits en lieu sûr en l’espace de trois semaines au cours du mois d’octobre 1943. Dans certains cas, les Juifs sont arrêtés par les autorités locales ; certains ne veulent pas partir ; d’autres n’ont pas les moyens ou les relations nécessaires pour entreprendre un tel voyage. Au total, 482 Juifs, pour la plupart âgés et malades, sont arrêtés et déportés au camp de Theresienstadt.

L’opération de sauvetage menée par la résistance danoise est exceptionnelle en raison du large consensus dont elle fit l’objet et de la détermination dont firent preuve de nombreux Danois de toutes conditions - intellectuels, prêtres, policiers, médecins, ouvriers – pour sauver les Juifs. Tandis que certains Danois pro-nazis rejoignent les rangs des Waffen SS et participent à des crimes de guerre, les membres de la résistance mettent sur pied une entreprise de sauvetage unique en son genre. Ils considèrent celle-ci comme une réfutation de l’Allemagne nazie à l’échelle nationale et comme une réaffirmation des valeurs démocratiques et humanistes. Il convient de souligner que de nouvelles perspectives concernant cette opération ont été mises au jour par des historiens depuis les années 1990. Des chercheurs danois ont montré que dans de nombreux cas, de grosses sommes d’argent avaient été versées aux marins ayant conduit des Juifs jusqu’en Suède.

Afin de rendre hommage aux héros de cette opération de sauvetage exceptionnelle et compte tenu de la nature collective des efforts réalisés, un arbre a été planté dans l’avenue des Justes en hommage à la résistance danoise. La résistance n’a pas été reconnue comme Juste parmi les Nations, ce titre n’étant décerné qu’à des individus et jamais à des groupes. Cet hommage collectif respecte également l’esprit de la demande des membres de la résistance danoise de ne pas être honorés à titre individuel. Plusieurs Danois ayant agi de manière exceptionnelle lors de ce sauvetage se sont néanmoins vus décerner le titre de Juste parmi les Nations.

L’arbre planté en hommage aux grévistes d’Amsterdam

Au début de l’année 1941, le mouvement néerlandais pro-nazi est à l’origine, dans les quartiers juifs d’Amsterdam, d’une série de provocations qui entraînent une succession d’affrontements. L’arrestation et la déportation brutale de plusieurs centaines de Juifs à Buchenwald et Mauthausen qui s’ensuivent en février 1941 horrifient les habitants d’Amsterdam. Le 25 février 1941, des militants du parti communiste déclarent une grève et réclament, dans leur manifeste, une amélioration des prestations sociales et la libération des prisonniers juifs. La grève se propage rapidement tandis que tous les segments de la population, indépendamment de leur adhésion au programme communiste, procèdent à la fermeture des moyens de transport, des grandes entreprises et des services publics. Le lendemain, la grève s’étend aux villes voisines d’Amsterdam. Les Allemands, bien que surpris par l’ampleur de celle-ci, répliquent par l’envoi massif de troupes et écrasent le mouvement dès le troisième jour. La répression brutale de la grève paralyse les organismes de résistance néerlandais. A la suite de la grève, les Allemands durcissent leur politique anti-juive. 

La « grève de février » constitue un exemple unique de contestation publique généralisée menée au nom des Juifs au cours de la période nazie. Un arbre a été planté sur le Mont du souvenir en mémoire de la grève d’Amsterdam, lors de la visite du maire de la ville.

Arbre planté en hommage à Zegota

Zegota, le Comité d’aide aux Juifs, opéra à partir de décembre 1942 jusqu’à la libération de la Pologne. Fondé à l’initiative de l’écrivain Zofia Kossak-Szczucka et composé de militants démocrates catholiques, il naît sous le nom de Comité provisoire d’aide aux Juifs. En septembre 1942, Kossak-Szczucka, horrifiée par la déportation des Juifs de Varsovie, fait paraître un tract pour protester contre le meurtre des Juifs. En décembre 1942, le comité provisoire devient une commission permanente : Zegota. Lorsqu’il est mis en place, la plupart des Juifs de Pologne ont déjà été assassinés, mais ses militants, prenant eux-mêmes des risques considérables, parviennent à aider et à sauver plusieurs milliers de Juifs, en particulier des enfants.

Zegota est dirigé conjointement par des Juifs et des non-Juifs. Bien qu’issus d’un large éventail de mouvements politiques, les membres de cet organisme sont unis par une cause commune : le combat contre les crimes perpétrés par l’Allemagne nazie. Zegota fabrique des faux papiers, trouve des cachettes et procure de la nourriture et des médicaments aux Juifs cachés. Des milliers d’enfants juifs sont placés chez des particuliers, dans des couvents et dans des orphelinats.

L’organisme est financé par le gouvernement polonais en exil et par des associations juives mais il souffrira d’un déficit chronique de financement.

Un arbre a été planté dans l’allée des Justes parmi les Nations, en hommage à cet organisme unique en son genre, qui en dépit de l’arrestation de certains de ses membres, fonctionna pendant plusieurs années et aida les Juifs de très nombreuses façons. Plusieurs membres de Zegota (Irena Sendler, Wladyslaw Bartoszewski, Zofia Kossak-Szczucka et d’autres) ont été reconnus comme Justes parmi les Nations.