Berta Akselrad a reçu ce crayon des camarades de classe de l'école chrétienne qu'elle fréquentait, à l'occasion de la Sainte Barbe.
"Ce jour-là, le 6 décembre, je suis allée à l'école, c'était un mois très froid. La salle de classe était décorée de beaux dessins que mes camarades avaient faits pour moi. Un ami m'a offert une boîte avec une petite clé. Je l'ai encore aujourd'hui. Je ne l'ai ouverte qu'en rentrant chez moi. J'étais tellement émue…"
Berta Akselrad naît à Krosno, Pologne, en 1932. Après l'occupation allemande de la ville par les Allemands, ses parents la placent dans une famille chrétienne. Elle y reste cachée jusqu'à ce qu'elle soit transférée dans une autre cache, sous le sol d'une scierie où elle est contrainte de rester allongée, sans bouger, des heures d'affilée. Ses parents ayant été assassinés dans la Shoah, Berta reste avec ses sauveurs. Après la guerre, à 13 ans, elle peut enfin retourner à l'école. Désireuse de s’intégrer, elle décide de se convertir au christianisme. Lors de son baptême, elle choisit le nom de Barbara, en l'honneur de Sainte Barbe, d'où les cadeaux offerts à cette occasion.
Son frère Abraham est le seul autre membre de la famille à avoir survécu. Un an après la guerre, il découvre que Berta est en vie. Il tente de la persuader de quitter sa famille adoptive, mais Berta et ses nouveaux parents refusent. Abraham n'abandonne pas et porte l'affaire devant les tribunaux. Verdict : Berta doit être transférée dans un foyer pour enfants. De là, elle sera envoyée en France avant d’immigrer en Israël.
Collection d’objets de Yad Vashem
Don de Batya (Akselrad) Eisenstein, Kiryat Ono, Israël