La mise en place des fondements du programme
« Les Justes parmi les Nations qui ont risqué leur vie pour sauver des Juifs »
La responsabilité de l'hommage aux sauveteurs a été inclue dans la mission de Yad Vashem dès sa création. Mordechai Shenhabi, qui élabore les premiers plans pour la commémoration des Juifs assassinés en Europe, utilise le terme Hassidei Umot HaOlam [Justes parmi les Nations] pour désigner les non-Juifs qui ont sauvé des Juifs pendant la Shoah. Dans le programme détaillé qu'il présente aux dirigeants du Yishouv en 1945, il propose que la création d'une « liste des Justes parmi les Nations ayant sauvé des membres ou des biens des communautés juives » fasse partie des tâches confiées à Yad Vashem.
En 1953, lorsque Yad Vashem est officiellement créé par une loi de la Knesset, l'hommage aux « Justes parmi les Nations qui ont risqué leur vie pour sauver des Juifs » durant la Shoah est inclus dans la mission confiée à l’Autorité de commémoration.
La loi Yad Vashem autorise Yad Vashem « à décerner la citoyenneté honoraire de l'État d'Israël aux Justes parmi les Nations et ce à titre commémoratif s'ils sont décédés, en signe de reconnaissance de leurs actions ». Cette même loi permettait que la citoyenneté israélienne soit décernée à titre commémoratif aux Juifs assassinés pendant la Shoah. Les Justes, qui étaient prêts à partager le sort des victimes, se voyaient ainsi accorder par l'État d'Israël un statut spécial et pouvaient être honorés de la même manière que leurs protégés.