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L'un des phénomènes qui reflète bien l'intensité et l'importance de la survie spirituelle réside dans les efforts déployés par les Juifs pour documenter leurs vies dans les ghettos et les camps. Des artistes et des intellectuels, des enfants et des gens ordinaires, écrivent et dessinent afin de témoigner de la peur et du chaos qui règnent au sein de la société juive. Ces activités ne permettent pas seulement à de nombreux Juifs de s'élever au-dessus des humiliations et des mauvais traitements dont ils sont victimes, elles servent aussi à alerter le monde libre quant à leurs conditions de vie. On trouve ainsi jusque dans les camps les traces d'une activité grâce à laquelle les prisonniers peuvent, ne serait-ce que dans leur imagination, transcender les barrières de leur statut et de leur environnement de détenus. Ceux qui prennent part à ces activités ne représentent qu'une minorité. Leur importance pourtant ne tient pas à leur nombre, mais à la force d'esprit nécessaire à leur réalisation au cœur d'une réalité faite de persécutions et d'humiliations.
Bien que les Juifs d'Europe soient pourchassés, ils sont nombreux à se mobiliser pour aider les plus faibles parmi eux, en mettant sur pied des organisations d’entraide et de protection. Dans les camps, la question de l'aide apportée aux autres est souvent une question de vie ou de mort et s'accompagne de dilemmes moraux épineux. En se portant au secours d'autrui – que ce soit en lui procurant de la nourriture, des vêtements ou du travail – l'individu met potentiellement en péril sa propre capacité de survie. Ils seront pourtant nombreux à s'exposer à de graves dangers pour sauver des vies.