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Se rendre à Yad Vashem :

Serge et Beate Klarsfeld, une histoire d'amour

Un documentaire projeté à la Cinémathèque de Jérusalem en partenariat avec Yad Vashem rend hommage aux époux Klarsfeld

20/01/2023

Le 19 décembre dernier, était projeté à la Cinémathèque de Jérusalem un film documentaire consacré aux époux Klarsfeld, dans le cadre du festival du film juif à Jérusalem. L’occasion de rendre hommage à ce couple de légende, qui a consacré sa vie à la mémoire de la Shoah et à la traque des criminels de guerre nazis pour les traîner en justice. « Klarsfeld, a love story » a ainsi fait salle comble, réunissant des officiels de la diplomatie française en Israël, des personnalités de la communauté francophone, comme le dessinateur Michel Kichka, des membres de Yad Vashem, mais aussi de l’association des Fils et Filles des déportés juifs de France, présidée par Serge Klarsfeld, et nombre d’invités en lien avec le travail de l’historien. L’évènement était conjointement organisé par Yad Vashem, le consulat général de France à Jérusalem, l’Institut français de Jérusalem et la Cinémathèque de Jérusalem. C’est l président de Yad Vashem, Dani Dayan, qui a ouvert la séance par quelques mots d’introduction. A l’issue de la projection, Serge et Béate Klarsfeld ont répondu aux questions du public. En marge de la projection, une réception a également été offerte par le consulat de France à Jérusalem, là encore, en présence d’officiels et de membres de la communauté francophone.

« Klarsfeld, a love story » est un documentaire de 90 minutes, réalisé par Mike Lerner et Martin Herring. Il revient sur le parcours de Beate et Serge Klarsfeld, leur passé et leurs luttes actuelles contre l’oubli et la montée en puissance des extrémismes en Europe. Aujourd’hui encore, à plus de 80 ans, ce Juif né en France et cette Allemande d’origine continue leurs combats.

Au départ, tout les oppose. Lui, né en Roumanie en 1935, venu s’installer à Nice avec sa famille, assiste caché à l’arrestation de son père Arno par la Gestapo dans l’appartement familial. Elle, voit le jour en 1939 à Berlin, d’un père et d’une mère, qui sans être nazis, ont voté pour Adolf Hitler. Après une adolescence pétrie de questionnements et de confrontations avec ses parents sur leur passé, Beate vient passer un an comme jeune fille au pair à Paris, dans les années 1960. Là, elle y rencontre Serge, dont le père raflé est mort à Auschwitz. Ils vont sceller leurs vies personnelles et professionnelles, unis dans leur désir de mémoire et de justice. S’en suivront quelques coups d’éclat, comme la gifle par Beate du chancelier allemand Kiesinger, ancien membre du parti nazi ou la localisation du criminel de guerre Klaus Barbie, en Bolivie qui sera condamné à la prison à vie.

Au service de la mémoire

Le film s’intéresse à leurs actions conjointes, au service de la mémoire de la Shoah en France qui a aussi donné lieu au Mémorial de la déportation, imposant travail de recherche et de compilation des noms des déportés juifs de France. Il aborde aussi des pans plus personnels de leurs histoires, comme l’union de leurs destins, qui débouchera sur un mariage, il y a près de 60 ans, et deux enfants. A la ville comme à la scène, les Klarsfeld avancent main dans la main, attentionnés, aimants.

Leur engagement sans faille à l’égard de la justice a conduit parfois à certaines prises de risques. En 1979, leur voiture a été bombardée, sans provoquer de blessés et sans réussir à atténuer leur soif de justice. Leur vie durant, leur ambition de se battre au service de la mémoire de la Shoah n’a pas cessé. Aujourd’hui encore, ils continuent la lutte. En mettant l’accent sur la jeune génération qu’ils veulent mettre en garde contre les dangers des dérives vers les extrêmes. Ils apparaissent régulièrement dans des forums et autres colloques pour mettre en garde contre le fascisme et l’antisémitisme.

Tout au long de leurs actions, Serge et Beate Klarsfeld se sont montrés des amis proches du travail et de la mission de Yad Vashem. En tant que vice-président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, Serge a prolongé le soutien initié par Simone Veil pour la collecte des noms des victimes, d’abord en Hongrie, puis aujourd’hui en Pologne.