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La conquête de la Pologne et les débuts de la persécution des Juifs

Le 17 septembre 1939, alors que les Polonais essaient encore de contrer l'offensive allemande, les Soviétiques envahissent la Pologne et occupent la partie orientale du pays, conformément aux termes de l'accord conclu entre le ministre des Affaires étrangères soviétique Molotov et son homologue allemand Ribbentrop.
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En trois semaines, les Allemands écrasent la Pologne et la divisent en trois zones : les provinces de l'ouest et du nord de l'ancien État polonais, avec la ville de Lodz, deuxième plus grande métropole du pays, sont annexées au Reich. Les provinces orientales sont annexées à l'Union soviétique et à la Lituanie et l'enclave restante au centre de la Pologne devient le Gouvernement général (Generalgouvernement), une région dont l'avenir politique reste indéfini durant cette première phase de l'occupation. Près d'1,8 million de Juifs se retrouvent pris au piège dans la zone occupée par les Allemands et plus d'un million de Juifs polonais vivant dans les provinces orientales de la Pologne passent sous domination soviétique.

Suite à l'entrée en guerre, les Allemands s'affranchissent d'une grande partie de la retenue qu'ils avaient maintenue en temps de paix. Les circonstances ne les obligent plus à s'incliner devant l'opinion publique ou les considérations politiques. Ils terrorisent délibérément le peuple polonais, arrêtent et assassinent les dirigeants et les élites intellectuelles du pays et considèrent les Polonais comme des « tailleurs de bois » et des « porteurs d'eau » au service de la « race des seigneurs ».

La politique anti-juive et les solutions à la question juive étant présentées comme des efforts destinés à mettre fin aux dommages causés par les Juifs à la nation et au gouvernement allemands, la police et la SS sont autorisées à devenir la force exécutive pour tout ce qui touche au traitement des Juifs. Le 21 septembre 1939, Reinhard Heydrich, chef de l'Office de sécurité, envoie une directive, la Schnellbrief, expliquant les procédures à suivre et l'attitude à adopter vis-à-vis des Juifs dans les zones occupées de Pologne. Selon celle-ci, les Juifs vivant dans les villages et les petites localités doivent être transférés dans des ghettos et des conseils juifs, Judenräte, doivent être mis en place pour exécuter les ordres des autorités allemandes.

Les instructions de Heydrich distinguent entre la phase transitoire de la solution du « problème juif » et « l'objectif final». On ne peut toutefois présumer que le terme de « solution finale » ait été défini à ce stade ou qu'un projet d'extermination généralisé ait alors déjà été planifié. Ce qui existe alors se limite apparemment à des plans assez vagues et à un désir général et imprécis de résoudre le problème juif d'une manière ou d'une autre, pourvu que la solution soit rapide et radicale. Durant cette phase, l'idée de déporter les Juifs du Reich prédomine encore.

Lorsqu'ils pénètrent dans les villes de Pologne, les Allemands traquent les Juifs, leur font subir toutes sortes d'humiliations, les rouent de coups, coupent la barbe des Juifs orthodoxes et organisent des pendaisons publiques afin de terroriser la population. Les auteurs de ces violences appartiennent aux unités spéciales de la SS qui escortent les unités militaires régulières. Ils mettent le feu aux synagogues et aux maisons juives et réquisitionnent des Juifs dans la rue pour les envoyer aux travaux forcés afin de réparer les dégâts causés par les combats. Après avoir été condamnés à des amendes exorbitantes pour avoir « provoqué » la guerre et ses ravages, les dirigeants juifs sont inondés de décrets exigeant notamment l'enregistrement d'une main-d'œuvre juive et l'imposition du travail obligatoire. Les Juifs sont alors continûment dépossédés de leurs biens et privés de leurs moyens de subsistance. Dans les zones occupées, les Allemands rétablissent une pratique médiévale, consistant à obliger les Juifs à porter un brassard marqué de l'étoile de David ou une étoile jaune cousue sur le revers de leurs vêtements, un signe distinctif et infamant permettant de les identifier en tant que Juifs.